Un "homme-vampire" qui, par une perversion de l'amour et par incapacité à vivre le plaisir des corps, a assassiné au Canada sa compagne, vient errer à Paris. Une jeune femme, dans le parc Monceau, se laisse fasciner par cet "ogre" en devinant peut-être ce qui l'attend: elle comprend que l'acharnement qu'il met à fabriquer des œuvres plastiques où se trouvent désossés des livres, réduits à des cadavres de mots, est une pratique qu'il exerce sur tout ce qui l'attire et l'émeut, tout ce qui, en lui, éveille le désir et lui laisse imaginer un plaisir possible.
Dans un récit haletant, les corps, les paysages, les géographies atteignent à des intensités purement visionnaires en leur brusquerie expressionniste. Chantal Chawaf, avec une puissance littéraire et des foudroiements lyriques très rares, nous propose un roman de violence et de fureur, qui dessine les figures de l'amour, à la façon d'une irrésistible préparation au meurtre du corps désiré et caressé.