Issa, Chantal Chawaf
204 p
Flammarion, 1999
Première page
« A vingt ans, on est trop absolu pour se résigner. Un an après la mort de ses parents tués dans un accident de voiture, Alice décida d’en finir avec le chagrin. Elle se jetterait dans la Seine. Son deuil était insurmontable. Elle avait perdu toute raison de vivre.
Un soir du mois de Juin, elle se dirigea vers le Pont-Neuf, regarda par-dessus bord, contempla le mouvement des vagues qui ressemblait à la respiration de la peau visqueuse et noire d’un monstre par lequel la désespérée serait avalée dès qu’elle aurait enjambé le parapet et se serait lancée dans le vide. Envahie de répulsion, Alice remit à plus tard son suicide….«
A propos de Issa
Alice a vingt ans, Issa quarante. Elle est française, lui syrien. Folle de douleur après la perte de ses parents, elle est prête à mourir. Fou amoureux, Issa fait tout pour la conquérir.
A Damas, où Issa a entraîné Alice, naît une passion violente. Tandis que la rumeur de la guerre israélo-palestinienne s’amplifie, il enferme la jeune femme dans les filets de son désir. Piégée, Alice cède et l’épouse. Mais ses peurs l’emportent, du corps, de la vie et du monde, et la femme-enfant, prisonnière, transforme son geôlier en un protecteur presque maternel.
Rentré à Paris, le couple achève de se déchirer. Abandonnée par Issa, seule et vieillie, Alice contemple son existence foudroyée. Mais ni l’un ni l’autre n’échappent à la puissance d’un lien fait d’inconsciente cruauté et d’un mystérieux pardon.
Puissance de la lumière qui, tout au long de ce roman solaire, ardent, s’insuffle contre la destruction.