Elwina le roman fée

Elwina le roman fée, Chantal Chawaf

200 p

Flammarion, 1985

couverture du livre de Chantal Chawaf Elwina le roman fée

Première page

« Elle est ce manque, ce très bleu, ce vert-bleu, ce bleu-violet. Sa couleur remplirait toutes les cavités, toutes les veines si elle cessait de briller ainsi, aussi immatérielle, comme hors du monde, et si elle se mettait à couler, à redevenir de l’eau, à désaltérer mon cœur. Elle s’avance, plus mystérieuse que les animaux des totems qui protégeaient les clans, que le ciel ; et le vent la pousse, le soir vers le soleil et elle s’élève, plane, grand oiseau d’or dont la lumière provient d’une langue plus ancienne que le francique, que le latin mérovingien, que l’Irlande dans ce nom qui la retrace en images d’or : Elwina… D’un château édifié au sommet d’une montagne rouge par un ancêtre, Elwina écrit à sa fille Elwine : « Je viendrai ». « 

A propos d'Elwina le roman fée

Poussée à écrire par un éditeur, une jeune femme va remonter aux racines, à la palpitation de son corps devenu vie des mots. Traversant le merveilleux et l'imaginaire produits par le langage, elle découvrira les origines de son désir créateur. Du monde des souvenirs comme de celui du quotidien vont naître des formes, des couleurs: la luminosité d'un cosmos toujours présent, la mythologie moderne, vibrante et sauvage de la ville, une conception nouvelle de la filiation, de la beauté, de la violence... un roman ! Les personnages de cette âpre féerie s'appellent, s'aiment, se repoussent. Dans leur quête terrestre où l'idéal est sans cesse contredit par la cruauté, ils finissent par ressembler au lecteur même.
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