Biographie

Née à Paris, durant la seconde guerre mondiale, Chantal Chawaf a étudié les lettres classiques et l’histoire de l’art à l’Ecole du Louvre, a voyagé et séjourné en Europe et en Amérique du Nord et 7 ans à Damas.

En 1974, Chantal Chawaf publie son premier livre au sein des toutes nouvelles Éditions des Femmes, créées par Antoinette Fouque dans le cadre du MLF, le mouvement féministe en France.

Le premier récit de Chantal Chawaf, « Retable : la rêverie », inaugura ce que la critique de l’époque appela l’écriture féminine. À travers son œuvre, Chawaf explore les thèmes de la relation mère-fille, du couple, de la guerre et de l’angoisse, et utilise le potentiel du langage et de l’écriture pour libérer la partie non verbalisée du corps , de la féminité et du masculin. Elle donne ainsi sensoriellement voix à l’expérience directe intime, d’une façon inédite en littérature.

Chantal Chawaf est l’écrivain du retour à l’origine à partir duquel se crée un langage neuf sur la vie, ce qui représente une nécessité au moment où les biosciences bouleversent les perspectives. Cet engagement pour un renouveau du langage se poursuit dans les oeuvres des années 2000 qui ont alors été analysées à travers l’écocritique  (« Mélusine des détritus »).

Traduite aux Etats-Unis et étudiée dans les universités américaines, elle est l’auteure de nombreux romans, et aussi d’une pièce de théâtre et de deux essais sur l’écriture .

Elle a fondé par ailleurs de 2000 à 2010 une collection aux Éditions du Rocher.

« Ce qui commence avec Chantal Chawaf, ce toucher-parler (…), ce mouvement-là qui fait travailler ensemble le sens et les sens et qui, avec du soi, produit de l’autre, est une sorte de débordement organique à travers lequel l’écriture dérange la hiérarchie, le cloisonné, pour faire enfin circuler l’intime. »
Bernard Noel
préface à Rougeâtre, Paris, Éditions Jean-Jacques Pauvert, 1978.
« L’auteure (…) cherche à donner « aux mots leur dimension, leur profondeur d’organes de vie » et, pour elle, « l’écrit charnel est un échange permanent entre les signes qui constituent notre langue. »